mercredi 13 juin 2007

Joe Strummer, Punk Rock Warlord

“À l'époque de The Clash, le rock'n'roll, ce n'était pas une question de vie ou de mort, c'était plus sérieux que ça.” La phrase est de Bono, dans l'excellent documentaire de Julien Temple (Absolute Beginners), Joe Strummer: The Future Is Unwritten, à la bande originale non moins jouissive. Joe Strummer, qui se présentait comme un homme qui ne volerait jamais d'argent à un ami mais n'aurait pas de scrupule à lui piquer sa copine, est surtout connu comme chanteur des Clash, groupe fondateur du punk à la fin des années 1970. Julien Temple dresse un portrait sans complaisance (c'est l'expression qu'utilise le dossier de presse mais c'est la plus juste) de l'homme et de son époque, images d'archives et interviews de proches et/ou de fans à l'appui, de Johnny Depp à Jim Jarmusch, de Martin Scorsese à Mick Jones, autour d'un feu de camp, en hommage aux campfires, que le chanteur affectionnait tant. Fils de diplomate, Johnny Mellor grandit de pays en pays puis dans un pensionnat où il doit choisir entre bizuter ou être bizuté. Pour lui, le choix est simple. Pour son frère aîné, David, beaucoup moins, qui se suicidera quelques années plus tard. Cette enfance qu'on pourrait juger bourgeoise n'empêche pas Johnny alias Woody puis Joe de devenir hippy avant de se tourner vers le punk. Une ligne directrice dans sa vie: à quoi bon être libre si tout le monde ne l'est pas. Éternel rebelle, Joe Strummer ne supporte pas les injustices. En témoigne notamment ce concert au London's Victoria Park en 1978, pour "Rock Against Racism" ou ce bœuf impromptu avec Mick Jones, près de 10 ans après l'explosion des Clash, au profit des pompiers de Londres. Avec un respect indéniable mais sans être totalement dupe du personnage, Julien Temple propose un film tout en émotions. Oui, vous avez le droit d'avoir les larmes aux yeux lorsqu'un cousin de Strummer évoque sa mort, en 2002, d'une malformation cardiaque. Et pour parfaire le moment, faites un tour sur le site de Strummerville, dont l'objet est de "répercuter la contribution essentielle de Joe en offrant de nouvelles opportunités aux jeunes musiciens".
Au cinéma le 11 juillet.
La B.O. est déjà dans les bacs chez Sony/BMG.

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